Épanouie avec ou sans enfant – Isabelle Tilmant

épanouie avec ou sans enfant

 

Recommandé par BAMP, j’ai commandé ce livre dans l’idée d’y trouver un peu de réconfort. Je ne sais pas si finalement c’est réellement ce que j’en ai retenu, mais il m’a offert de très bonnes pistes de réflexions. J’ai fini la lecture en Juin et il m’a fallu un peu de temps pour organiser mes idées et poser par écrit ce qui se bouscule un peu dans ma tête. Je vais donc tenter d’être le moins brouillon possible, sachant que je suis encore en pleine introspection sur ces questions. 

  • Les racines du désir d’enfant
J’en avais déjà parlé un peu, je ne crois pas avoir ressenti le « réel’ désir d’enfant. Je n’ai pas eu l’urgence, le truc viscéral, ni la vision de moi étant absolument mère. J’en parlais d’ailleurs à une amie qui est mère et qui me disait que son désir d’enfant a été vital voire primitif. Il fallait qu’elle se reproduise (ses termes). Je suis très curieuse de ce sentiment et intriguée car je ne ressens pas ça. Parfois même je culpabilise en lisant certains posts car ce désir absolu est palpable, cette nécessité est ancrée dans l’auteur(e) des mots. Dans ces moments là j’ai l’impression d’être une imposture dans ce parcours PMA.
Une place importante dans le livre est faite à cette question du pourquoi fait-on un enfant ? Qu’ai-je donc de si exceptionnel que je dois absolument le transmettre à un autre être ? Est-ce que je le fais par survie ? Pour ne pas être seule ? Ne doit-on pas faire un enfant pour lui et non pour ce qu’il peut nous apporter ?
Quand je pense à tout arrêter je me demande souvent « et après » ? Ce sera juste lui et moi ? Et si je fini seule ?  C’est une angoisse, mais c’est la mienne. Je ne veux pas la reporter sur autrui, l’imposer.
Imposer la vie est déjà une lourde responsabilité.
  • L’enfant rêvé VS l’enfant réel
L’auteure développe dans ce chapitre la notion de ce qui est fantasmé et de ce qui relève de la « vraie vie ». Elle explique la différence entre ces 2 enfants et comme il est important de comprendre que l’enfant rêvé ne pourra pas être l’enfant réel. Ce dernier ne sera pas une déception, il sera lui.
L’enfant rêvé c’est l’image d’Épinal de la petite tête blonde, c’est ce qu’en a fait la société et ce qu’elle nous impose de lui. C’est aussi celui qu’on a imaginé et avec ça le parent qu’on s’est imaginé être. On a tous ces certitudes d’éducation, ces principes sur lesquels on veut mettre un point d’honneur à tenir. Et puis il y a la vie, il y a l’acceptation qu’un enfant est un autre et qu’il a sa propre personnalité et ses propres désirs qui peuvent aller à l’encontre des nôtres. En tant que PMette on a finalement que ça à faire de perfectionner notre enfant rêvé. L’attente fait qu’on ajoute toujours plus de pression sur « il/elle sera comme ça et alors moi je serais une mère comme ça ». Ai-je envie de cet enfant ? Saurai-je faire le deuil de l’enfant rêvé depuis des années pour accueillir l’enfant réel, celui que finalement je n’attendais pas ?
  •  Childfree et childless
Au états-unis il existe une distinction de vocabulaire pour distinguer les personnes qui ne veulent pas d’enfant (childfree) de ceux qui ne peuvent pas en avoir (childless). Même si rien n’est jamais vraiment aussi manichéen, je trouve déjà super qu’il y est un mot car le mot reconnais l’existence de la notion qu’il porte. Il réside en chacun de nous une part de l’un et de l’autre, les deux entités cohabitant et prenant parfois le dessus l’une sur l’autre. Je me sens parfois trop HEUREUSE de ne pas avoir la contrainte d’un enfant et quand je vois une scène touchante familiale je me remets à sentir le vide. Sauf que voilà, j’ai de plus en plus l’impression de me sentir childless à cause l’enfant rêvé et aussi parce que je n’ai pas le choix. Mon corps m’impose cette situation, finalement être childfree est la seule décision qui me revient à 100%.
Ce livre a suscité beaucoup d’interrogations et rien que pour ça je vous le recommande. Des choses qui font complètement tilt aujourd’hui sont apparues à moi alors que je n’y avais même pas songé avant. De tous les livres que j’ai sous le coude concernant la PMA c’est celui-ci que j’ai voulu lire en premier car je sens que je suis en pleine phase de transition. Après le transfert et si ce transfert ne fonctionne pas, je crois, je pense, j’hésite… bref, Le Mec et moi ne voulons pas continuer comme ça. Je ne veux pas que ma vingtaine ne soit que ce souvenir d’échec sur échec. Je ne veux plus que ma vie soit entre parenthèse. Je ne veux plus ATTENDRE. Je veux vivre. Je sais que je pense ça en dent de scie car à d’autres moments je me remotive sur une éventuelle FIV 2 avec les piqûres et les examens que ça sous-entend. Le problème est que l’endométriose ne me laisse pas le choix de l’entre-deux, pour moi c’est tout ou rien : je suis en PMA ou j’en sors (et donc je fais en sorte de ne plus avoir de règles ou du moins de changements hormonaux qui induisent les douleurs).
Je ne sais pas si le temps est déjà à l’épanouissement, il est en tout cas à la réflexion et aux changements.

11 réflexions sur “Épanouie avec ou sans enfant – Isabelle Tilmant

  1. Merci pour ce compte rendu. Je trouve que la question de l’après sans enfant fait très peur et je ne suis pas prête à me la poser. Mais je suis d’accord sur une chose : je n’ai pas moi non plus de besoin viscéral d’enfant. Je n’ai jamais voulu d’enfant. Pendant longtemps j’ai été childfree. Et puis un jour j’ai rencontré mon chéri. Je ne voulais toujours pas d’enfant. Je voulais un enfant DE LUI. un enfant de nous… Et ça je ne suis pas prête à en faire le deuil

    Aimé par 1 personne

  2. Merci pour ce beau résumé, ça donne envie de lire le livre !
    Moi non plus je n’ai jamais ressenti un désir brûlant d’enfant… Plus jeune, c’était même hors de question pour moi d’avoir un enfant !! Puis j’ai rencontré mon chéri et j’ai changé d’avis…
    Ça n’empêche que les échecs font mal et que m’imaginer rester sur un échec ultime, je peux pas.
    Gros bisous.

    Aimé par 1 personne

      • birdiemoments dit :

        Même chose ici. Pas eu envie d’enfants /childfree jusqu’à la rencontre avec mon conjoint,à 29ans! Mais la pma laisse beaucoup trop de temps pour gamberger, on se sent presque obligé de justifier/mériter ce bébé par un desir visceral…merci pour ce compte rendu très intéressant

        Aimé par 1 personne

  3. Plus jeune je voulais adopter, mais pas concevoir, mais effectivement le désir vient bien d’avoir un enfant avec mon conjoint, et pas « juste » un enfant (même si pour ma part c’était un désir brulant, qui s’est atténué avec la PMA).

    Je comprends très bien ce changement de sentiment, avec les moments où tu te dis que tu n’en profiterai pas de la même façon si tu avais déjà un enfant (comme les grands voyages). En vacances j’ai vraiment eu les deux, au début y avait que des familles de rêves dans les campings, ça brisait le cœur de les voir si heureux. On se disait « faut vraiment qu’on revienne ici avec des enfants » (j’ai précisé au pire on en volera ^^). Et puis dans les deux derniers campings, y’avait que des gamins horribles et on s’est dit que les parents devaient passer des vacances de merdes (et le reste du camping avec), et que si notre/nos gosses seraient comme ça, jamais de la vie on irait en camping avec !

    Je vais ajouter ce livre sur ma liste de bouquins à lire, tu m’s donné envie du coup 😉

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire