« J’avoue j’en ai bavé pas vous mon amour »

Après 3 semaines à gratter les jours qui s’écoulent sur le mur de mon cellier (cette pièce ajoute une tension dramatique) est enfin venu le jour de l’écho. 3 semaines très longues où les secondes s’égrainent au rythme de l’euphorie puis du profond désespoir. Un chouette moment pour tous. Pour vous faire un topo rapide, je suis en télétravail depuis quasiment début Janvier car impossible de me déplacer sans faire des malaises. J’erre donc entre traitement de mes mails pro et Google (le Mal) tout en essayant de garder un lien social avec mes collègues. J’avoue également être tombée dans les affres de la télé-réalité. Allez-y, conspuez-moi (ohlalalala le niveau de vocabulaire de cet article, j’en suis ébaubie). J’ai pas honte de dire que je sais qui est Gabano. Et que je n’aime pas du tout son comportement. Bref, aujourd’hui je suis sortie pour voir des vrais gens de la vraie vie.

Et quelle occasion que cette écho tant attendue. Doc D. est en plein déménagement et nous a reçu avec 35min de retard, la torture (j’avais très faim). J’explique au Doc les divers symptômes de mon petit corps fragile et on passe enfin au vif du sujet : Johnny. 23,8mm ce qui est a priori parfait pour 9sa. Et là le son. Son cœur, enfin. Je sais que rien n’est gagné, je sais que les cicatrices sont dures à refermer, je sais que je ne me sens pas comme faisant partie du clan des « autres » mais whaou, juste pendant 30sec le temps s’est arrêté. Pour lui laisser prendre toute la place. Pour l’entendre battre encore et encore et adoucir des souvenirs encore trop douloureux. Puis nous l’avons vu bouger, ou plutôt frétiller par réflexe. J’ai pu sortir ma science car j’avais l’info de ce phénomène dans mon livre de suivi. Johnny va donc très bien et je suis déjà très fière de sa croissance !

Nous passons ensuite à moi et là (attention, chute libre du vocabulaire) : des couilles de mammouth à la place des ovaires. Pour Doc D. il y a encore trop de séquelles de la FIV pour retourner au boulot, il me fait donc une attestation pour préconiser le télétravail. Il a peur que les transports et les journées me fassent mal au ventre voire saigner et engendrent du stress et de la fatigue. Je vais donc essayer de négocier ça au moins jusqu’à la prochaine écho, qui sera l’écho morpho prévue pour le 14/02. Un beau cadeau de St Valentin ! Bon moins dans le thème j’irai également faire le même jour le dépistage de la trisomie 21 au labo de St Didier. Ça calme un peu mais bon, une formalité on va dire.

Avec Le Mec nous avons beaucoup discuté de la suite du suivi et il est vite devenu clair pour nous que nous ne souhaitions pas poursuivre avec La Muette pour des raisons géographiques entre autres. Doc D. a très bien compris et nous a rassuré en confirmant que ça n’empêchait pas le suivi avec lui jusqu’au 7ème ou 8ème mois. Il a même pris la peine de regarder avec nous les sites des maternités de notre coin pour nous confirmer qui il connait sur place. J’ai trouvé ce geste très sympa de sa part, de vouloir nous accompagner jusqu’au bout et de nous laisser entre de bonnes mains.

Beaucoup d’émotions aujourd’hui, une nouvelle petite bulle de soulagement, un répit.

« Avant d’avoir eu vent de vous mon amour »