Le point de non retour

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Je commence à vous connaitre. Vous êtes de sacré(e)s pervers(es). Vous raffolez des histoires de Remarques A La Con, vous vous en délectez. Et bien figurez-vous que j’ai envie de vous faire un kiffe : une spéciale MA MERE. 

J’en avais déjà parlé ici et là mais pour recontextualiser j’ai des rapports un peu spéciaux avec ma mère. En ce moment avec la grossesse elle cherche encore plus à compenser ce qui ne s’est pas fait entre nous. Evidemment de manière très maladroite et hors de propos. Alors pour le florilège qui va suivre j’aimerai que vous ayez bien en tête le contexte de malaise suivant : une mère oppressante qui va trop loin et revendique sa position de mère face à moi qui en réaction n’arrive plus à lui faire la bise ou établir un contact visuel avec elle par défense.

Le malaise est bien installé ? Cool, on y va ! *excitation palpable du lectorat*

Le drame se passe chez ma grand-mère pour l’anniversaire du Mec avec ma mère (of course) et une de mes tantes.

  • Scène d’ouverture : l’asticotage

J’arrive et dis bonjour à tout le monde, en être polie que je suis. Sans me demander mon avis ma mère se met à me caresser le ventre (en être malpolie qu’elle est). Mais pas une petite caresse au passage, non, voyez plutôt quelqu’un qui fait la vaisselle et lave une assiette, en tournant. Sans s’arrêter. Et elle parle à ma tante sur le côté en continuant son geste. Gênée, je lui demande d’arrêter. Et là elle se tourne vers moi et elle me sort, mais vraiment venant des tripes « Bah quoi ? C’est à moi ! ». O.K.A.Y. J’ai même pas voulu savoir de qui elle parlait entre le bébé et moi car de toute façon aucune réponse n’était recevable. Il était 14h32, nous sommes arrivés à 14h30, l’après-midi était lancée.

  • Acte 2, scène 3 : imbroglio à la crèche

Au fur et à mesure de la conversation, j’explique que nous avons découvert que Le Mec a des places en crèche d’entreprise et que nous tentons notre chance aussi de ce côté là. Ma mère : « sinon je suis là moi ». Alors non, je lui explique que ça ne marche pas comme ça, que je veux que mon enfant soit avec quelqu’un professionnel de la puériculture et que ce n’est pas la relation que je veux pour nous 3 (sans compter que ma mère est très nerveuse, malade donc assez faible physiquement et que bon moi j’ai donné j’aimerai éviter ça à mon gosse). Et voilà qu’elle ne comprend pas ma réaction, qu’elle explique vouloir nous faire faire des économies, que la mère du Mec fera pareil (non non pas du tout, la mère du Mec a autre chose à faire de ses journées) et qu’au pire on fait moitié crèche, moitié elle. C’est toujours non, j’essaye de lui expliquer qu’en cas de problème je sais que je pourrais compter sur elle mais en ce qui concerne le quotidien c’est NON. On sent monter l’angoisse, le transfert évident que ma mère est en train de faire entre notre relation et celle souhaitée avec le bébé, qu’elle détermine d’ailleurs comme étant une fille et pas autre chose. Bon bah j’suis pas psy mais y a des parallèles évidents quand même.

  • Le grand final : tragédie à la maternité

A noter qu’à ce moment, une autre de mes tantes nous a rejoint accompagnée d’une de ses amies rencontrée 1 ou 2 fois dans ma vie. Je ne sais plus comment ni pourquoi mais le sujet était mon accouchement. Sujet qui, sans surprise, provoque chez moi une certaine pudeur notamment devant des personnes que je connais mal. Bref, je n’arrive pas à faire changer le sujet et je ne sais plus comment non plus ma mère arrive à dire « de toute façon je serai là ». Je pensais que l’expression avoir « le sang glacé » était juste une image. Et bien non, vraiment, le froid m’a envahi en très peu de temps pour laisser ma carcasse tel un gouffre de désespoir. Je tente le « c’est à dire ? », réponse : « ah bah oui c’est normal que je sois là pour l’accouchement ». Sans déconner, j’ai beau l’avoir déjà raconté j’ai encore envie d’hurler. Mais de quoi elle parle ?? Sans compter qu’elle ne nous demande pas notre avis, qu’elle sort Le Mec du tableau et qu’en plus c’est la dernière personne au monde que je voudrais voir à ce moment là, DE QUOI ELLE PARLE ??!! Je lui explique en m’énervant quand même (ça va trop loin) que c’est hors de question, que la vie n’est pas une série américaine, que seul Le Mec et le personnel médical sera là et que bon, c’est notre moment à nous quoi ! La voilà parti dans une colère noire (toujours devant tout le monde hein, on se rappelle bien du contexte) qu’on raconte n’importe quoi, que les mères sont toujours là et qu’elle ne va pas voir le bébé 15 jours après. Bonheur de la demi-mesure. On lui dit encore une fois que non, que les gens seront prévenus quand on le voudra et voilà et que si elle continue elle ne sera même pas prévenue du moment du départ à la maternité et c’est tout. Nouvelle colère, ma mère à atteint le point de non retour.

Voilà où nous en sommes dans cette relation qui ressemble de plus en plus à Misery de Stephen King. Je vous cache pas que cela me stresse vachement de la voir s’éloigner de la réalité comme ça, je ne sais pas comment lui faire comprendre qu’elle va trop loin. Je voudrais surtout qu’elle arrive à me respecter dans mon degré d’intimité avec elle et nous respecter, Le Mec et moi, comme entité qui prenons des décisions pour nous.

Je vous avez promis du divertissement, rassasiez-vous !

32 réflexions sur “Le point de non retour

  1. D-: whaaaaat?
    Non mais c’était pour de faux… C’est obligé!
    En plus elle y va crescendo… C’était forcément préparé en avance…
    Et puis à la fin elle a éclaté de rire, l’équipe de tournage est sortie pour dire que c’était « Surprise sur prise! »

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    • Le Mec a essayé mais elle entend rien. Le problème c’est qu’elle s’occupe de ma grand-mère malade et qu’elle va aller en maison médicalisée. Du coup mes tantes s’attendent à ce que je comble le vide mais c’est pas mon rôle et je ne suis vraiment pas dans cette relation avec elle.

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  2. Adèle dit :

    Ma pauvre… honnêtement ça ne m’a pas fait rigoler car je me mets à ta place, et ce n’est pas cool du tout la position dans laquelle elle te met. Et aussi, tu aurais sûrement besoin en ce moment d’une maman équilibrée sur laquelle compter mais hélas tu sembles être plus mature et lucide qu’elle. Effectivement pour te protéger c’est peut-être une bonne idée de ne pas prévenir la famille avant de partir à la mater ? En tout cas, je compatis. Déjà que les parents ont tendance à réclamer plus de place dans notre vie une fois que leurs petits-enfants sont là, mais là il semblerait que tu doives poser des limites dans une atmosphère conflictuelle et ça c’est pas cool du tout pour toi. J’espere que tu vas réussir à que ça te passe au-dessus de la tête car tu merites de passer une grossesse en paix. Bisous !

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    • Je vais essayer de lui parler calmement la semaine prochaine pour lui dire de trouver des limites et un juste milieu sinon je serais obligée de l’écarter complètement. Elle prend trop de place et demande trop pour ce que je suis capable de partager avec elle.

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  3. J’ai exactement la même mère. Tout mon courage c’est horrible ce genre de situations. Moi aussi j’ai du me battre pour lui faire comprendre que cheri sera là à l’accouchement et personne d’autre.

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  4. Courage et patience… peut être qu’en lui parlant calmement elle comprendra mais en tout cas je crains que cela n’aille pas en s’améliorant… Le prénom du bébé, ce qu’il devra manger etc, les visites intempestives… mettre les choses au point maintenant en lui disant que c’est la grand mère et que toi tu dois vivre tes moments de mère ça percera peut être sa carapace auditive 🤞🏻😊

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    • Ahaha carapace auditive, clairement ! Installé dans du coton de déni !! Ma mère n’a jamais été raisonnable mais malheureusement c’est mon dernier espoir avant de l’éloigner complètement. Sinon tu as raison, il y a aura des tooooonnes de sujets qui serviront de prétextes.

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  5. C’est hallucinant. J’ai vu quelque chose sur Instagram la semaine dernière, aussi choquant mais tout aussi vexant dans l’inverse. Une maman qui disait à sa fille PMette que si elle accouchait en semaine elle ne viendrait pas la voir à la mater parce qu’elle n’aurait pas le temps…

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  6. birdiemoments dit :

    Hello.. Ce que tu racontes est poignant. Je ne peux que deviner le malheur de ta mère pour qu’elle agisse de la sorte de façon à s’approprier ton corps, ton bébé, ton bonheur. Mais c’est SON problème, pas le tien. Tu as l’air drôlement zen par rapport à tous ça, et pour avoir des rapports compliqué avec ma mère , je t’admire! SI jamais tu as besoin d’aide pour comprendre certaines choses, j’ai te conseille cet excellent livre qui m’ a permis de prendre beaucoup de distance et de le vivre mieux, plutôt que de chercher des solutions inexistantes à mes dépens. courage .. Mères, libérez vos filles , de Marie Lion-julin

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  7. J’espère vraiment de tout cœur que vous aurez un nouveau petit mec histoire de mettre fin direct à sa projection. Et la prochaine fois qu’elle te tripote le ventre, n’hésite pas à lui tripoter les seins ça devrait la calmer.
    Parfois les actes sont plus percutant que les longs discours.

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  8. Ah oui c’est du lourd dans la catégorie mère toxique. Je ne pense pas que raisonner avec elle serve à quelque chose, son comportement révélant une pathologie. En tout cas, ne lui dites pas quand vous partez à la maternité. Ma belle-mère est du même genre, 5 ans d’age mental et elle commençait à faire des plans comme quoi elle serait présente pour mon accouchement (#overmydeadbody). On ne l’a donc prévenue que le lendemain du vêlage.

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